CAGE. - Campagnes « anti-genre » en Europe : enjeux de savoir, enjeux de pouvoir

Projet de recherche financé dans le cadre du programme de coopération AUF-IFA 2019-2020.

Equipes du projet

Le projet « Campagnes “anti-genre” en Europe : enjeux de savoir, enjeux de pouvoir » (CAGE) est coordonné par l’Université de Bucarest et se fonde sur la collaboration avec les deux universités partenaires : l’Université de Sofia « St. Clément d’Ohrid » et l’Université Libre de Bruxelles.


Dans le cadre de l’Université de Bucarest, le projet sera déroulé conjointement par le CPES et le CEREFREA, l’équipe réunissant des chercheur.e.s de plusieurs disciplines, ainsi que des doctorant.e.s : Ionela Băluță, Camil Pârvu, Anca Dohotariu, Simona Necula, Larissa Luică, Victor Constantin Vlăduț, Denisa Elena Focaru. 

L’équipe de l’Université de Sofia « St. Clément d’Ohrid », à travers le Département d’histoire et théorie de la culture, est composée de Valentina Gueorguieva, Boyan Ivaylov Znepolski, Vélislava Petrova, Ivo Emilov Strahilov et Stiliana Petkova.

L’Université Libre de Bruxelles participe dans le projet par l’intermédiaire du Département des Sciences sociales et Sciences du travail, avec une équipe composée de David Paternotte, Valérie Piette, Ov Cristian Norocel, Agnes Chetaille, Anne-Sophie Crosetti.


En octobre 2018, trois événements ont marqué les campagnes anti-genre en Europe : le référendum roumain des 6 et 7 octobre pour la modification de l’article 48 de la Constitution roumaine ; la décision du gouvernement hongrois du 12 octobre 2018 d’effacer les programmes de master en études de genre de la liste des programmes de master habilités ; le 27 juillet 2018 la Cour constitutionnelle de la République de Bulgarie a également établi que le terme de genre est en contradiction avec la définition des sexes inscrite dans la Constitution et constitue pour cette raison une menace pour la stabilité du système juridique bulgare, rejetant la ratification de la Convention d’Istanbul1. (www.balkaninsight.com/en/article/bulgaria-s-constitutional-court-says-istanbul-convention-not-in-line-with-basic-law-07-27-2018)

Ces trois  événements, qui méritent d’être étudiés de plus près, continuent une série de réactions diverses et variées à l’égard du concept de « genre », du champ scientifique des « études sur le genre » et des politiques européennes et onusiennes visant la promotion de l’égalité de genre comme principe politique fondamental des régimes démocratiques. A partir des quelques analyses qui existent déjà sur ce thème, notre projet se propose d’approfondir la réflexion autour des campagnes anti-genre en Europe, insistant davantage sur l’imbrication des enjeux de savoir et de pouvoir qui font de ce phénomène un révélateur de l’émergence des politiques et idéologies illibérales/intolérantes et anti-démocratiques.

Notre projet se propose d’interroger l’imbrication des enjeux scientifiques et politiques des campagnes anti-genre, postulant que celles-ci sont révélatrices à la fois des luttes de savoirs et de pouvoir qui traversent les sociétés démocratiques actuelles. Tout en maintenant une perspective comparative plus large, le projet se propose néanmoins de travailler sur les trois pays partenaires : la Roumanie, la Belgique et la Bulgarie.

Plus précisément, les objectifs de ce projet sont de:

1. Contribuer à la réflexion sur les deux grands axes du projet: 

2. Rendre compte des enjeux proprement politiques des campagnes anti-genre, qui sont un révélateur pour l’étude des régimes politiques et des démocraties actuelles et proposer des analyses comparées qui peuvent alimenter l’élaboration des politiques publiques. 

3. Contribuer à la consolidation de la coopération entre les 3 universités partenaires.